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T. Marchand (président CDI Fnaim) : « Fondamental de partager la même vision du métier avec Diagamter »
Diagamter et ses 200 diagnostiqueurs certifiés viennent de rejoindre la Chambre des Diagnostiqueurs Immobiliers Fnaim (CDI Fnaim), comptant désormais 900 membres. L’enseigne, née avec son secteur d’activité, et l’institution, dernière émanation des chambres de la Fnaim, défendent la même éthique dans l’exercice de leur métier, garante d’un service de qualité pour le client final.
Pour mieux comprendre le sens de cette adhésion et l’impact sur l’avenir du 13e métier de la Fnaim, nous avons longuement interviewé Thierry Marchand, président de la CDI Fnaim depuis juillet 2016 et diagnostiqueur immobilier à Dinan depuis 12 ans, et Sylvain Coopman, délégué général de la CDI Fnaim depuis la création d’une institution à laquelle il a participé.
Quelle est la vocation de la Chambre Fnaim des Diagnostiqueurs Immobiliers ?
Sylvain Coopman : Notre vocation est d’être un syndicat comme un autre, représentatif des diagnostiqueurs immobiliers tout en conservant notre indépendance vis-à-vis des agents immobiliers.
Notre première mission est d’accompagner nos entreprises adhérentes dans l’exercice de leur activité. Cela se traduit notamment par une veille réglementaire, à travers des newsletters ou des flashs infos pour les sensibiliser plus particulièrement au sujet traité, et un accès à la permanence juridique de la Fnaim tous les matins en semaine. Nous proposons aussi un soutien technique, ainsi que des demi-journées d’informations en régions, dans plus d’une vingtaine de villes. Notre dernière tournée sur la norme FD C16-600 a été déployée sur 19 dates. Nous négocions également des partenariats à tarif préférentiel.
Thierry Marchand : Notre seconde mission est d’être porte-paroles de notre profession et de nos adhérents auprès des pouvoirs publics. Notre secteur a 20 ans d’existence, notre fédération professionnelle a été créée il y a 10 ans, nous avons donc une connaissance pertinente d’un métier au carrefour de l’immobilier et du bâtiment.
Les conclusions de nos bilans techniques ont un impact sur la sécurité et la santé des habitants et des ouvriers du bâtiment, ainsi que sur la protection de l’environnement. Certaines évolutions réglementaires nécessitent un travail interministériel : santé, travail, environnement et construction/logement. L’intégration des 200 diagnostiqueurs immobiliers Diagamter nous offre une meilleure densité de représentation sur notre secteur d’activité. Plus nous serons nombreux, tout en restant sérieux et crédibles, plus nous serons écoutés des pouvoirs publics.
Quelles ont été les avancées majeures pour le métier de diagnostic immobilier, apportées grâce au travail de la CDI Fnaim ?
Sylvain Coopman : En 2010, soutenus par la Fnaim, nous avons porté le projet de décret sur l’interdiction du commissionnement sous quelque forme que ce soit, tant vis-à-vis d’un professionnel de l’immobilier que du bâtiment. La formulation était d’ailleurs fortement « inspirée » du code d’éthique de la Fédération. Nous avons également été force de propositions lors des discussions sur l’évolution du Diagnostic de Performance Energétique (DPE), tant sur les critères à relever de façon plus précise et plus proche de l’usage réel que de l’obligation de valider les logiciels de calculs. Très récemment, nous avons « raccroché » le diagnostiqueur immobilier dans le décret concernant le Diagnostic Technique Global, puisqu’il – un comble ! – n’y figurait pas au départ.
Thierry Marchand : Nous avons aussi défendu, dans le cadre de la loi ALUR, que les diagnostics électricité et gaz soient réalisés pour la location exactement selon le même processus que pour la vente d’un logement. La majorité des anomalies constatées en électricité ont pour origine les modifications successives, faites occasionnellement et pas forcément dans les règles de l’art. Si la durée de validité a été voulue différente – 3 ans pour la vente, 6 ans pour la location -, c’était dans le but d’avoir un dispositif équilibré, en tenant également compte de l’intérêt économique des propriétaires, le taux de rotation moyen pour un bail étant de 4 à 5 ans.
Quels sont les futurs chantiers menés par la Chambre Fnaim des Diagnostiqueurs Immobiliers ?
Sylvain Coopman : Cette première victoire dans la convergence entre les DDT vente et location s’inscrit dans une volonté de simplification réglementaire et d’amélioration de la visibilité de notre travail par le consommateur, afin qu’il en comprenne l’essence.
Un autre de nos chantiers est le carnet numérique du bâtiment, autrement dit la transmission des informations que nous récoltons : ce qui existe pour le DPE doit pouvoir s’étendre aux autres diagnostics immobiliers, pour devenir une mine d’informations précieuse pour la gestion du patrimoine, tant privé que public.
La certification est très mal vécue des diagnostiqueurs mais – on l’oublie souvent – ce dispositif empêche le tout venant de réaliser des diagnostics et le suivi des compétences des diagnostiqueurs reste une incontournable exigence pour permettre à notre métier de bénéficier d’une assurance à un coût « raisonnable ». Cela n’interdit pas d’améliorer le système : nous poussons pour allonger la durée du cycle des certifications à 10 ou 12 ans, en combinant plus intelligemment avec une obligation de formation continue durant cette période mais cela ne pourra être « entendable » par les pouvoirs publics que lorsque la sinistralité aura été réduite.
Thierry Marchand : Aujourd’hui, nos rapports restent complètement indigestes pour le commun des mortels. Le chantier qui me tient particulièrement à cœur est de pouvoir proposer une lecture simplifiée des conclusions des diagnostics immobiliers. Cet outil se présenterait sous la forme d’une fiche recueillant, de manière uniformisée et approuvée par les pouvoirs publics, tous les points de vigilance identifiés sur un bien immobilier. Avec des informations ayant du sens pour les particuliers, propriétaires comme futurs acquéreurs : où on a trouvé de l’amiante, les zones du bien que nous n’avons pas pu visiter…
Par ailleurs, le métier de diagnostiqueur immobilier doit, d’ici 10 à 15 ans, s’étendre à d’autres domaines : ouvrages de génie civil, bateaux, avions… Par sa formation de base, l’architecte peut aussi bien construire une maison qu’un hôpital. Le même raisonnement doit pouvoir s’appliquer au diagnostiqueur immobilier pour tout type de missions relevant d’un diagnostic technique pour la vente ou la location d’un bien. Il faut, pour cela, que nous parvenions à montrer la qualité de nos prestations à l’ensemble des professionnels de l’immobilier et du bâtiment, ainsi qu’aux pouvoirs publics. Le diagnostiqueur immobilier de demain devra être spécialiste dans un domaine, et déléguer ou sous-traiter ce qu’il ne sait pas faire. Il sera un chef d’orchestre, plus qu’un homme-orchestre, un chef d’entreprise plus qu’un producteur indépendant.
Quelles sont les règles de vie entre les membres de la Chambre Fnaim des Diagnostiqueurs Immobiliers et la Fnaim, ainsi qu’au sein de la fédération professionnelle elle-même ?
Sylvain Coopman : La Fnaim a mis en place un code d’éthique et de déontologie que tous ses adhérents s’engagent à respecter. En particulier la notion d’indépendance et d’impartialité : il faut pouvoir être « libre » de son client pour réaliser une prestation. Nous ne souhaitons pas obliger la prescription aux diagnostiqueurs Fnaim par les autres adhérents de la Fédération mais nous faisons en sorte que tout prescripteur de diagnostics, particulier ou professionnel, choisisse un de nos membres parce qu’il répond aux exigences du label Fnaim, connu et reconnu dans l’immobilier.
Concernant les règles de vie au sein de la CDI Fnaim, un département Qualité traite des litiges entre adhérents et consommateurs particuliers. Je n’ai pas souvenir de conflits notables de ce type ou même entre adhérents mais, dans ce dernier cas, une commission d’arbitrage traiterait ce genre de questions.
Comment s’est nouée la relation entre Diagamter et la Chambre Fnaim des Diagnostiqueurs Immobiliers ?
Sylvain Coopman : A titre individuel, certains membres du réseau avaient déjà adhéré à la CDI Fnaim, ce qui a permis à la tête de réseau d’observer notre approche du métier, notre état d’esprit. Guillaume Exbrayat a rencontré le président de la Fnaim, Jean-François Buet [1], ce qui a déclenché le début des échanges avec Claude Pascal, le précédent président de la CDI Fnaim, Thierry Marchand et moi-même. Nous partagions des valeurs identiques et la même éthique du métier, notamment une exigence sur la qualité de la prestation et une politique de tarifs à la hauteur du travail accompli. Nous avions la même envie de construire le métier, la même perception de ce qu’il a été, est et devrait devenir. L’adhésion du réseau est devenue une évidence.
Thierry Marchand : Pour intégrer un réseau de franchise, c’était fondamental de connaître la philosophie de travail de l’enseigne, des dirigeants du réseau, et être certain de partager avec elle la même vision du métier, notamment en termes d’impartialité, de formation des diagnostiqueurs immobiliers et d’exigence professionnelle au quotidien. Tout adhérent CDI Fnaim doit porter haut les couleurs de son métier, ne pas être dépassé ni par son évolution constante, en termes de réglementation et de technologies, ni par la connaissance des matières, tout en demeurant une entreprise à dimension humaine. Les franchisés et le franchiseur Diagamter répondent parfaitement à ces critères, ce qui amène une hausse conséquente et cohérente de notre représentativité dans la profession.
Sylvain Coopman : Diagamter est un réseau à dimension nationale, au savoir-faire reconnu, existant depuis 20 ans. Depuis la création de la CDI Fnaim, personne ne s’est jamais plaint de ses franchisés auprès de nous (alors que cela a pu être le cas pour d’autres enseignes), ce qui facilitera l’intégration du réseau au sein de notre Chambre. Ce rapprochement est un acte gagnant-gagnant pour l’avenir économique de notre profession, entre un réseau de 200 diagnostiqueurs qui propose une uniformité de services au consommateur et une fédération qui connaît les futures dispositions pour son métier bien à l’avance.
[1] Lors d’une réunion régionale Fnaim, en octobre 2015